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- Synopsis -

L’artiste Prune Nourry a consacré sa carrière artistique à explorer des questions autour du corps humain. Elle nous interroge en permanence sur notre existence, toujours avec une pointe d’humour qui lui est propre : hybrides fille-vache, bars à sperme, diners procréatifs, série Imbalance, etc.
Soudain, à l’âge de 31 ans, on lui diagnostique un cancer du sein. Prune commence à documenter son traitement et les effets de la maladie sur son propre corps. Elle transforme son odyssée médicale en une épopée artistique alors qu’elle découvre un nouveau sens à son oeuvre, et les coïncidences étranges entre son art et sa maladie.
Prune Nourry signe ici son premier film documentaire. Avec Serendipity, elle nous transporte avec courage dans son intimité et nous embarque dans un voyage honnête qui nous ramène au plus profond de nous-mêmes. Au-delà d’un portrait d’artiste, ce film parle de l’histoire universelle de la féminité et sera peut-être porteur d’espoir pour ces nombreuses femmes qui traversent la même épreuve.

- Credits -

QUIET et PRUNE NOURRY STUDIO présentent SERENDIPITY Un Film de Prune Nourry Producteur Exécutif et Coauteur : Alastair Siddons Chef Monteur : Paul Carlin
Producteurs Associés : Angelina Jolie, Sol Guy, Darren Aronofsky Directeur de Production : Maïa Dibie Co-productrice : Matilde Incerti Assistant de Production : Charles Renard
Superviseur Musical : Gary Welch Post-Production : Molinare

- Contacts -


Directrice de studio, Maïa Dibie
Organisation projection, Helene Le Meur

- Note d’intention -

Je crois aux hasards heureux et aux accidents.

En tant qu’artiste, j’ai depuis toujours consacré mon travail à l’exploration des problématiques liées au corps hu- main en élaborant des projets touchant à la génétique, à la sélection du sexe, aux déséquilibres, à la fertilité et au mystère même de la vie. Je fais confiance au hasard et à l’intuition pour m’amener d’un projet vers le suivant. En 2009, mes Dîners Procréatifs figuraient les différentes étapes de la procréation médicalement assistée. En 2011, mon Spermbar se saisissait de l’expérience d’achat en ligne de sperme et l’exportait dans la rue sous la forme d’un chariot typique des snacks ambulants new-yorkais. Afin d’explorer la question de la préférence de genre ainsi que de la sélection en fonction du sexe en Asie, j’ai immergé dans le Gange une déité, version géante de ma création Holy Daughter et j’ai enterré en Chine une armée grandeur nature composée de 108 sculptures, les Terracotta Daughters, une version « filles » de l’armée des soldats de Xi’an. Mon projet le plus récent, Imbalance, puise son inspiration dans les médecines traditionnelles (en particulier l’acupuncture) qui s’attachent à la notion d’équilibre et les détourne afin d’interroger les déséquilibres chez l’humain et dans l’environnement. Au cours de tous ces projets, j’ai eu l’impression de travailler comme une scientifique ou une anthropologue, de garder une certaine distance avec mes sujets... Jusqu’à ce que le sujet prenne la forme d’une tumeur dans mon sein droit.

En 2016, je prépare une série d’expositions et je travaille sur un projet de film portant sur mes Terracotta Daugh- ters débuté en 2013. Ma gynécologue, que je n’étais pas censée revoir avant 6 mois, m’appelle pour refaire un test de routine que le laboratoire avait perdu. Ce jour-là, elle découvre par hasard une grosseur. À l’âge de 31 ans, on me diagnostique très soudainement un cancer du sein. Mon univers s’écroule. L’ordre de mes priorités devrait être bouleversé, mais je ne l’accepte pas - l’ART d’abord ! Tandis que je suis une chimio, que je perds mes cheveux et mon énergie, que je suis angoissée par mon film inachevé sur les Terracotta Daughters, Alastair Siddons, ami cher à mon cœur et scénariste, me dit que j’ai l’air d’aller très mal, que les « filles » peuvent attendre et que je devrais plutôt me concentrer sur ma santé. Mon ami Darren Aronofsky me conseille pour sa part de garder une trace de ce que je vis et me dit : « Tu as de la chance, en tant qu’artiste, tu peux transformer n’importe quelle expérience en matériau de travail. » Au même moment, je commence à me rendre compte que chaque étape de la maladie entre étrangement en résonance avec tous les projets que j’ai réalisés par le passé.

L’une de mes premières créations artistiques était une sculpture hybride baptisée Fertilité, un objet bizarre as- semblant le sein d’une femme et les pis d’une vache. En 2009, au cours du Dîner Procréatif, j’avais proposé aux participants des embryons congelés en entrée et mon téton moulé dans de la pâte d’amande en dessert. Dans mon projet Imbalance, je soulevais la question des dérèglements du corps et de l’environnement .... Et sept ans plus tard, me voici totalement déséquilibrée, sur le point de perdre mon téton à cause d’une mastectomie et devant congeler mes ovules avant la chimiothérapie. Je suis entre les mains de ces mêmes médecins que j’interrogeais des années plus tôt lors de mes recherches, mais à présent, le sujet, c’est moi. Pour la première fois, je dois accepter de tourner la caméra vers moi et de parler à la première personne pour raconter mon histoire.

Avec l’aide des amis qui m’ont soutenue pendant l’épreuve du cancer, j’ai réalisé ce film et transformé la maladie en projet artistique. Ensemble, nous avons suivi le chemin de la sérendipité pour construire ce film : Agnès Varda avec qui j’ai mis en scène le moment de couper ma tresse afin de le rendre moins douloureux (nous avions juste tourné pour le plaisir, sans prévoir à l’époque d’intégrer la séquence à un film), Alastair Siddons qui a épluché les archives vidéo de mes recherches et projets passés, mes producteurs et amis qui ont soutenu le projet, ma famille qui a filmé certaines phases de mon traitement et le moment où je me rase la tête... J’ai compris que le fait de réaliser ce film n’était pas seulement un processus créatif, mais que c’était aussi un moyen pour moi d’être active vis-à-vis de ma propre maladie, en me disant à moi-même : « Action ! » pendant que je me soumettais aux traite- ments. J’ai aussi réalisé Serendipity dans l’espoir qu’il pourra encourager d’autres femmes qui traversent les mêmes épreuves à être actives et créatives dans leur rapport à la maladie.